Des travailleurs désignent des collègues, jugés honnêtes, pour les défendre. Mais eux ne pensent qu’aux affaires. Ils se font nommer directeurs ou chefs service. Ils deviennent sourds, aveugles et muets. Ils participent au partage. Ils compromettent alors les luttes des travailleurs, qui leur ont fait confiance. Ils souillent l'image du syndicalisme. Ils donnent envie à d’autres de faire pareil. D’où le foisonnement inédit des syndicats.
Des ministres et des directeurs de sociétés ont compris ce jeu du ventre. Ils utilisent cette ambition des syndicalistes pour régner en maîtres, pour ne pas dire, pour se beurrer avec la bénédiction des "acteurs sociaux".
De jeunes Béninois diplômés sont perdus. Ils ont faim. Ils sont miséreux. La fonction publique ouvre ses portes avec son avarice habituelle. C’est du ″téhoun téhoun″ comme dirait Pascal Todjinou, secrétaire général de la CGTB.
Par chance, la fameuse loi des ″60 ans″ pour les agents permanents de l’Etat, loi qui avait donné lieu à des fêtes, a été renvoyée aux députés, pour 2ème lecture.
Mais en attendant, la partie de l'administration publique qui échappe aux tests APE, toujours maline, s'enfonce dans les profondeurs du mal qui ronge la Dahomey d’hier. On recrute sans contrôle. On prend des jeunes comme on veut, peu importe leurs qualités. Plus grave, on reprend aussi des doyens admis à la retraite. Même si cela est possible dans certains cas précis, ce phénomène prend de l’ampleur avec des complicités insoupçonnées.
Quelle fierté y a-t-il à travailler avec des gens qui n’étaient pas nés quand on a commencé sa carrière?
Quel respect peut-on avoir en parcourant encore les couloirs d’un service, après avoir reçu tous les documents relatifs à la pension de retraite ?
Que pense-t-on des collègues retraités qui sont chez eux ou dans d’autres activités alors qu’on a jonglé pour repartir au service ?
C’est clair que ce ne sont pas seulement les politiciens qui sont impitoyables avec les ressources de ce pays.
Après Yayi et même après l’après Yayi, rien ne changera si ces pratiques et d’autres encore perdurent.
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